Moments de vie – Le deuil

Psychothérapeute en Aveyron

Moments de vie – Le deuil

Bonjour, je suis Isabelle Petit, psychothérapeute d’orientation psychanalytique. J’accompagne des personnes traversant des moments difficiles à surmonter.

En effet, nous sommes tous amenés un jour à traverser des phases compliquées, suite à un décès, une séparation, des problèmes relationnels ou familiaux.

Donc j’ai eu l’envie de partager avec vous ce podcast. L’objectif étant de vous permettre de trouver quelques points de repères et d’aller plus loin.

Aujourd’hui nous parlerons du deuil.

Si vous avez perdu un être cher, vous savez à quel point cet épisode est difficile à surmonter.

Selon les liens que nous avions  avec le défunt, certains conflits  peuvent apparaître et se cristalliser  en créant des bouleversements considérables dans nos vies. Notamment lorsque le décès est survenu de  manière brutale ou suite à une maladie.

Aussi de quoi parle-t’on lorsque l’on utilise le terme de deuil ?

Comment procède-t’on pour surmonter cette épreuve ?

A quel moment, le deuil est-il considéré comme compliqué ou pathologique ? comment agir si c’est le cas ?

ce seront les questions abordées dans ce podcast.

C’est parti !

Le terme de deuil désigne à la fois le fait de perdre un être cher et la réaction à cette perte. Il s’accompagne d’une grande souffrance, et peut constituer un véritable traumatisme pour l’endeuillé.

Cependant ce n’est ni un état morbide, ni une maladie, mais une immense douleur. La  perte est toujours consciente. On peut se sentir coupable, suite aux remords, ou aux sentiments ambivalents que l’on pouvait avoir vis-à-vis de la personne disparue. D’un point de vue psychanalytique, c’est un travail inconscient, donc  involontaire. Ce travail vise à aimer autrement la personne disparue, pour permettre de s’en détacher progressivement. Ainsi on pourra réinvestir sa vie et ses relations. Ce processus se fait en réanimant la mémoire. En effet, la mémoire est inconsciente et composées d’images, donc c’est en refigurant les images que le travail de deuil s’effectue. La douleur, quant à elle, serait due au travail de liaison et de déliaison avec les représentations que l’on avait vis-à-vis du défunt, d’après Ginette Raimbault.

Par ailleurs, tout deuil réveille dans l’inconscient les traces du tout premier deuil, qui implique le renoncement auquel tout sujet est appelé selon Charles Melman.

Qu’en est-il des étapes traversées par l’endeuillé ?

 La perte de l’être aimé  met en évidence 3 phases :

  •  la première est un état de choc, de sidération. Durant cette période, on peut, par exemple, être  hyperémotif, ou nier le décès. Ces sentiments permettent de cheminer, et d’intégrer progressivement  l’évènement de la perte. Ils empêchent l’endeuillé d’être submergé.  La colère et l’agressivité font partie de ce processus.

AD  qui a perdu ses parents à l’âge de 8 ans ½  dans un accident domestique  a écrit ceci :

« Je leur en veux d’avoir disparu si jeunes, si beaux, sans l’excuse de la maladie, sans même l’avoir voulu, si bêtement, quasiment par inadvertance. C’est impardonnable »

  • Pour ce qui est de la  seconde phase repérée lors du travail inconscient du deuil, c’est celle d’un état de tristesse intense lié à l’évènement. L’endeuillé prend alors conscience de la perte, et y pense de manière constante, il est submergé. 

Des symptômes dépressifs peuvent survenir  comme le fait d’être inhibé, d’être ralenti, de ne plus avoir d’envie de rien.  On peut être particulièrement pessimiste et découragé, ce qui génère de l’anxiété, et des perturbations au niveau de l’alimentation et du sommeil, entre autres

  • La dernière étape du deuil correspond  à se rappeler le défunt sans douleur excessive. L’endeuillé peut ainsi réinvestir sa vie.

Ces 3 phases correspondent  pour l’endeuillé  à reconnaitre d’une part  la réalité de la perte, par ailleurs cela renforce les liens intérieurs avec le disparu, et enfin, un travail sur la culpabilité par rapport à ce que l’on a pensé ou fait vis-à-vis du défunt.

Cependant, le deuil est aussi l’épreuve d’un irremplaçable. Face à la mort, nous sommes confrontés à quelque chose d’indicible. Jankélévich , a pu en dire ceci :

« de la mort il n’y a rien à dire, elle est l’Autre , l’altérité absolue.  Rien, pas même le langage ne peut s’en approcher. »

 C’est une expérience teintée d’une douleur ineffaçable, d’une cicatrice qui ne pourra pas se renfermer.

Annie Duperey dans le voile noir  peut témoigner de cela :

« je sais que ce que je dis est signe une fois pour toute d’un anéantissement, une fois pour toutes. Je ne retrouverai jamais dans mon ressassement même, que l’ultime reflet d’une parole absente à l’écriture ; le scandale de leur silence et de mon silence… J’écris. J’écris parce que nous avons vécu ensemble. J’écris parce qu’ils ont laissé en moi leur marque indélébile et que la trace en est l’écriture. »

Finalement, une question en ressort : et si on ne faisait pas son deuil ?

En effet, d’où vient cette injonction à « faire son deuil » ? La société nous contraint à penser qu’un travail de deuil est nécessaire, qu’il doit se faire rapidement pour que l’endeuillé puisse réinvestir ses relations, son travail. Seulement la vie ne sera plus jamais la même suite à la perte d’un être aimé.

 JB de PONTALIS a pu énoncer ceci par rapport à cette injonction à surmonter la perte :

 « qu’un travail de deuil s’effectue ou non en moi, soit. Que je « gère » mon deuil, que j’apprenne à « négocier » ma douleur, qu’on me « prescrive » un mode d’emploi, non. »

 en effet, chacun vit la perte à sa manière,  et selon les circonstances du décès, il est plus ou moins difficile de réaliser et d’accepter le départ de la personne aimée. Dans certaines  circonstances, le défunt, par-delà la mort, sera  en quelques sorte « convoqué » par l’endeuillé pour poursuivre  le dialogue et finir le travail entamé de son vivant.

On peut dire que, quand le processus inconscient du deuil ne s’effectue pas, il est traumatique. Il fait effraction en immobilisant le corps, la mémoire et la psyché. Ce type de deuil entrainerait la disparition de l’image du défunt et le souvenir de celui-ci correspondrait à cette disparition. Annie Duperey en témoigne :

« je n’ai aucun souvenir de mon père et de ma mère. Le choc de leur disparition a jeté sur les années qui ont précédé un voile opaque, comme s’ils n’avaient jamais existé »

 Dans le cas d’un deuil traumatique, le corps de l’endeuillé servirait en quelque sorte de tombeau au défunt. Ce qui implique, qu’il vivra à la place du disparu, voire vivra le disparu, vivra en disparu, ou disparaîtra à lui-même, comme l’a souligné Laurie Laufer.  Tout ceci dans l’objectif de conserver la mémoire du défunt, de ne pas se séparer de lui en quelques sortes.  Face à ce cas de figure, si l’endeuillé est en trop grande souffrance ou est submergé par ses émotions, un travail sur soi sera nécessaire avec un accompagnement thérapeutique.

Voilà nous avons fait un point, loin d’être exhaustif sur la question du deuil, aussi si vous avez des questions et des remarques n’hésitez pas à m’en faire part, je vous répondrai avec plaisir.

Je vous donne rendez-vous le 1ER décembre pour faire un point sur  la solitude  qui peut être pesante en prévision des fêtes de fin d’année.

C’était Isabelle Petit, si ces problématiques vous pèsent et que vous ressentez le besoin d’en parler avec moi, je serai ravie de vous accueillir, contactez-moi en MP  pour plus d’informations.

En attendant prenez bien soin de vous.

Sources

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *